Pour choisir son isolant, beaucoup pensent que seule la résistance thermique (et le prix) comptent. En réalité, il y a de multiples facteurs importants à prendre en compte. Cela peut sembler un peu déroutant, mais rassurez-vous, nous allons vous présenter un comparatif des meilleurs isolants thermiques pour vous aider.
Voici le tableau que nous allons détailler ensuite :
Comparaison des performances des isolants
Isolant
Rapport R / prix €
Épaisseur
Texture
Déphasage thermique
Phonique
Hygrométrie
Eau
Impact environnemental
Panneau de polyuréthane
Élevé
Faible
Rigide
Faible
Nul
-
Insensible
Fort
Panneau de fibre de bois
Très élevé
Élevée
Rigide
Très élevé
Bon
++
Sensible
Bénéfique
Panneau de laine de bois
Faible
Moyen
Semi-rigide
Élevé
Bon
++
Sensible
Bénéfique
Rouleau de laine de verre
Faible
Moyen
Souple
Faible
Bon
-
Sensible
Moyen
Une fois que nous vous aurons présenté les caractéristiques importantes, nous vous présenterons les usages et les meilleurs isolants.
Comparatif Isolants par usage
Chantier d'isolation
Isolant
Murs (intérieur)
Panneaux de laine de bois ou de ouate de cellulose
Murs (extérieur)
Panneaux de fibre de bois ou de liège
Toiture (sarking)
Panneaux de fibre de bois
Toiture (rampants)
Panneaux de laine de bois
Toiture (combles perdus)
Ouate de cellulose en vrac
Toiture (Toit plat)
Polyuréthane
Dalle - chape / terre
Verre cellulaire Misapor ou hérisson + liège
Contour conduits de cheminée
Perlite Fermacell
Installation de laine de verre sur mur ossature bois.
Quoi comparer ? Les caractéristiques importantes de l'isolant thermique
Le nerf de la guerre : le rapport résistance thermique / prix
Si on parle d'isolation thermique, vous allez d'abord vous poser la question de la résistance thermique que vous souhaitez atteindre. Par exemple, dans les murs extérieurs, on veut une résistance thermique (R) autour de 4 en général, pareil dans le plancher ou en isolation de dalle. Pour la toiture, on vise un R de 7 plutôt.
La grande question étant : combien ça coute ?
Pour atteindre un R donné, vous allez devoir utiliser une certaine épaisseur d'isolant, définie par la conductivité thermique de ce dernier. Plus il est conducteur, plus il faut d'épaisseur pour isoler. C'est la fameuse formule "Résistance thermique = épaisseur / conductivité thermique".
Voici comme exemple les épaisseurs pour atteindre un R de 7 :
Épaisseur nécessaire pour une résistance thermique de 7
Type d'isolant
Conductivité thermique (λ) W/(K.m)
Épaisseur (mm)
Prix
Laine de bois
0.036
252
37€/m²
Fibre de bois
0.040
280
64€/m²
Polyuréthane
0.0215
150
48-160€/m²
Déphasage thermique : un nouvel incontournable
La chaleur met une certaine durée à traverser un isolant : c'est le déphasage thermique. C'est une propriété particulièrement utile en été, car cela permet d'absorber le pic de chaleur et de libérer cette chaleur la nuit à l'extérieur. C'est aussi intéressant en hiver, car cela permet de lisser les variations de température. C'est une variable de plus en plus importante dans la construction avec la RE2020, qui évalue la durée où un logement dépasse une température d'inconfort chaque année.
Cette quantité de chaleur pouvant être absorbée est définie par deux choses : la capacité thermique, aussi appelée chaleur spécifique (combien d'énergie le matériau peut contenir par unité de poids) et sa masse.
Par exemple, la fibre/laine de bois a une capacité thermique de 2100 J/Kg.K (= il faut 2100 Joules pour faire augmenter d'un °K un kilogramme). C'est la meilleure valeur pour les isolants, qu'ils soient biosourcés ou traditionnels. Le coton et la ouate de cellulose ont une capacité thermique plus faible, autour de 1600-1800 J/Kg.K. Le polyuréthane est en dessous (1400 J/Kg.K) et la laine de verre est sans doute la pire à cet égard (800-1000 J/Kg.K).
Ensuite il faut prendre en compte la masse. Encore une fois, c'est le bois qui gagne : la laine de bois fait les panneaux semi-flexibles les plus denses (55kg/m3) et la fibre de bois les panneaux rigides les plus denses (110-240 kg/m3). En comparaison, le polyuréthane a une densité entre 20 et 40 kg/m3.
Vous aurez compris, c'est la laine de bois et la fibre de bois les grandes gagnantes de cette catégorie.
Ce n'est pas un critère important dans tous les chantiers, mais dans certain il sera absolument crucial. Par exemple, vous n'avez pas besoin d'une quelconque résistance à la compression pour une isolation sous rampants ou en combles perdus. Au contraire, pour des murs extérieurs, on aura besoin d'un isolant rigide si on veut mettre dessus un enduit. Mais, même là, la résistance n'aura pas besoin d'être aussi importante que sous un plancher ou, pire, sous une dalle.
Les isolants les plus résistants à la compressions sont le polyuréthane, la fibre de bois rigide et le liège surcomprimé.
L'isolation phonique
L'isolation phonique couvre deux ensembles : l'isolation contre les bruits aériens (ex: voix) et l'isolation contre les bruits solidiens (ex: chocs, pas).
Contre les bruits solidiens, on utilise des isolants très denses et résistants à la compression, comme le liège ou la fibre de bois, qui vont absorber les vibrations.
Contre les bruits aériens, on utilise le principe masse/ressort/masse : il faut des matériaux denses et lourds, comme des plaques de plâtre, séparés par un isolant souple et une lame d'air. Le coton et la ouate de cellulose sont particulièrement intéressants pour ce rôle.
La sensibilité à l'eau
Tous les isolants ne sont pas également sensibles à l'eau.
Les moins sensibles sont ceux à base de pétrochimique : polystyrène extrudé et polyuréthane. La laine de verre est sensible, parce que l'humidité la fait s'affaisser.
Dans tous les cas, un isolant fibreux est toujours sensible à l'eau, parce que cette dernière vient prendre la place de l'air et finit forcément par héberger des champignons.
Les matériaux biosourcés sont sensibles un cran de plus : leur composition peut directement alimenter des champignons.
Ainsi, dans presque tous les cas, l'eau est l'ennemie de l'isolant, mais surtout s'agissant des biosourcés. Maintenant les règles de pose sont conçues pour empêcher l'humidité d'atteindre les isolants, notamment par l'application d'un frein-vapeur.
Un compromis entre biosourcé et isolants synthétique pour la résistance à l'eau est l'isolation minérale écologique.
L'aide à la régulation hygrométrique (taux d'humidité)
C'est moins connu, mais les isolants ont aussi un rôle à jouer dans la régulation de l'humidité à deux égards.
Déjà, il faut qu'ils laissent sortir la vapeur : elle ne doit pas s'accumuler et finir par se condenser dans votre logement.
Ensuite, les isolants biosourcé peuvent absorber et libérer de la vapeur d'eau sans perdre de pouvoir isolant. C'est d'un intérêt relatif lorsqu'ils sont protégés par un frein-vapeur, mais cela peut avoir un intérêt lorsqu'ils ne le sont pas et améliorer le confort thermique.
L'impact environnemental
Tous les isolants n'ont pas le même impact environnemental. Pour les biosourcés, le matériau de base a déjà absorbé du carbone (bois, coton …) et, en plus, les processus de transformation demande peu d'énergie ("l'énergie grise") qui en plus est souvent d'origine électrique.
A l'inverse, pour les isolants à base de pétrochimie, comme le polystyrène extrudé ou le polyuréthane, ont un matériau de base dont l'extraction a demandé beaucoup d'énergie et, en plus, dont le procédé de conception demande beaucoup d'énergie. Les isolants minéraux (laine de roche et de verre) sont à mi-chemin.
Comparaison entre isolants thermiques selon les travaux
Vous voyez qu'il y a de nombreuses variables pour le choix de l'isolant. Nous allons rendre cela plus concret en vous présentant les principaux travaux d'isolation thermique et les isolants les plus adaptés.
Isolation thermique des murs périphériques
L'isolation des murs périphériques est un des grands chantiers de la rénovation énergétique, notamment pour les immeubles. Dans une maison non isolée, ils représentent 20% des déperditions de chaleur.
Isolation par l'intérieur des murs périphériques (doublage)
L'isolation thermique par l'intérieur des murs suppose en principe de doubler un mur avec un isolant et une cloison. Pour cet usage on utilise des panneaux isolants semi-rigides, qu'on va placer dans une ossature bois ou métallique.
On va surtout rechercher l'isolation phonique et la résistance thermique, les isolants à base de coton ou ouate de cellulose en biosourcé ou en laine de verre en traditionnel sont les plus souvent utilisé.
Isolation par l'extérieur des murs périphériques
L'isolation par l'extérieur consiste souvent à placer un isolant sur un mur maçonné qui a vocation à être enduit. Ce dernier doit être rigide, pour pouvoir être collé-chevillé, et être résistant à l'eau.
L'isolant le plus populaire pour cet usage est le polystyrène extrudé en raison de son bas prix et de sa simplicité d'application. Si vous souhaitez du biosourcé, vous pouvez utiliser des panneaux Pavawall Smart spécifiquement conçus pout cet usage.
Schéma ITE fibre de bois sur mur, sous enduit
Isolation de la toiture
La toiture est la partie la plus cruciale : dans une maison non isolée, elle représente 30% des déperditions d'énergie. Il y a trois grandes méthodes pour l'isoler : sous rampants, en combles perdus ou par l'extérieur, en sarking.
La particularité de ce chantier est que le déphasage est particulièrement important : c'est la partie de la maison directement exposée aux rayons du soleil.
Isolation de la toiture (rampants)
Pour l'isolation des rampants (la partie juste sous la couverture), on utilise des panneaux semi-rigides ou des rouleaux d'isolant. L'idéal est d'utiliser de la laine de bois : bonne résistance thermique, bon déphasage, bonne isolation phonique.
Une pratique courante est aussi l'utilisation de polyuréthane projeté. Ce n'est pas quelque chose que nous recommandons : c'est cher, cela ne laisse pas sortir la vapeur et a un mauvais déphasage là où c'est, pourtant, l'endroit où c'est le plus important.
Isolation de la toiture (combles perdus)
En isolation de combles perdus, on met sur le plancher un isolant sur lequel on ne peut pas marcher. En général, il s'agit d'un isolant en vrac. C'est la méthode la moins chère.
L'idéal est d'utiliser de la ouate de cellulose, qui combine un bas prix et un déphasage thermique correct. La laine de verre en vrac est encore moins chère, mais a un moins bon déphasage.
Isolation de la toiture (sarking)
Il est possible d'installer l'isolant par dessus les chevrons ou le voligeage : c'est le sarking. L'idée est de coincer l'isolant entre les chevrons et la couverture. Vous avez donc besoin de panneaux rigides. Idéalement, ils doivent aussi être résistants à l'eau (ou bien être protégés par un écran sous-toiture).
Ce chantier est dominé par deux isolants : le polyuréthane en traditionnel et la fibre de bois en biosourcé. La seconde amène un déphasage beaucoup plus important, ce qui est un avantage déterminant.
Isolation des cloisons
Pour les cloisons intérieures, qui séparent deux pièces chauffées, on peut mettre à profit une propriété dont je n'ai pas beaucoup parlé : la capacité à absorber l'humidité. En effet, dans la plupart des cas, l'isolant est protégée par un frein vapeur, il n'a donc pas vraiment de rôle à ce niveau. Néanmoins, pour une cloison intermédiaire, il n'y a pas besoin de frein vapeur.
Les isolants biosourcés peuvent absorber une partie de l'humidité de l'air et la restituer quand l'hygrométrie diminue, sans perdre de pouvoir isolant. Cela permet d'améliorer le confort thermique. Le chanvre est particulièrement intéressant à ce niveau. En général on souhaite aussi de l'isolation sonore, les panneaux chanvre - ouate, comme le Biofib'Ouate ou chanvre - coton, comme l'Isovégétal 40, sont idéaux.
Isolation des plafonds intermédiaires
Vous pouvez isoler les plafonds intermédiaires, pour renforcer l'isolation phonique entre deux étages, pour amorcer l'isolation des combles ou encore pour isoler un garage.
Dans cas cas, soit vous avez des solives apparentes et vous pouvez glisser entre des panneaux isolants semi-rigides, soit ce n'est pas le cas et vous devez installer un faux plafond.
Un isolant à base de coton ou de ouate de cellulose sera intéressant. Nos rouleaux de laine isolante sont également de bonnes solutions. La laine de verre, en panneaux ou en rouleaux, est également une bonne solution si vous ne vous préoccupez pas trop de l'impact écologique.
Isolation des planchers
L'isolation des planchers peut répondre à la même logique que l'isolation des plafonds intermédiaires, mais a une contrainte supplémentaire : elle doit supporter le poids des personnes dessus. Dans cette perspective, vous avez deux options : soit le support est plan (ex: plaque d'OSB) et vous avez besoin d'un isolant résistant à la compression, comme la fibre de bois, le liège ou le polyuréthane ; soit ce sont des lambourdes/solives et vous pouvez mettre de l'isolant flexible ou en vrac au milieu. Une solution intéressante est de placer une couche de Pavatherm Profil sur le sol de combles aménagés n'ayant pas vocation à être chauffés autant que le reste de la maison (pièce de jeu par exemple).
Elle a néanmoins un autre aspect possible : l'absorption des bruits solidiens seuls. Vous l'avez très certainement pratique si vous avez déjà posé un parquet flottant : il est impératif de mettre une sous-couche acoustique en dessous. On utilise en général les rouleaux de liège ou bien les plaques fines de fibre de bois très denses. Les épaisseurs "de base" sont de 3-6 mm, mais vous pouvez aller jusque 19 mm avec du Steico Isorel. Sur les lambourdes, on met dessus de bandes résilientes en liège ou en caoutchouc.
Enfin, il y a un autre type de planchers : les sols à même la terre. C'est fréquent dans les vieux corps de ferme. La difficulté est l'humidité qui remonte. Il faut couper ces remontées avec un hérisson, puis installer un isolant résistant, comme le liège. Une autre solution est directement d'utiliser du Misapor : du verre cellulaire qui fait à la fois isolation et hérisson.
Tableau récapitulatif : comparaison entre isolants thermiques selon les travaux
Comparaison entre isolants thermiques selon les travaux
Chantier d'isolation
Isolant biosourcé
Isolant traditionnel
Murs (intérieur)
Panneaux de laine de bois ou de ouate de cellulose
Construction & Bois
Isolation Thermique & Phonique
Cloisons et doublages
Etanchéité Air/Eau
Menuiserie et agencement
Revêtement sol & mur
Elec & Ventilation
Décoration & Droguerie
Quincaillerie
Outillage
Terrasses & Jardin
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