Les rongeurs posent un problème récurrent dans les bâtiments isolés, en particulier dans les combles et les murs. Ils profitent des matériaux peu denses pour creuser des galeries et y installer leurs nids. En plus des dégradations, leurs déjections peuvent poser des risques sanitaires. Pour limiter leur présence, il est crucial de bien choisir son isolant et de renforcer les accès par des barrières physiques et des traitements répulsifs.
Le meilleur moyen d'avoir une isolation anti-rongeurs est,
pour les murs, d'utiliser des blocs de chanvre ou d'avoir une isolation par l'extérieur protégée par des grilles anti-rongeurs ;
pour les combles de limiter les accès des rongeurs avec des obturateurs de tuiles et de la laine d'acier et d'utiliser un isolant en vrac mélangé à du PPM n°1, un répulsif naturel. La chènevotte (= chanvre) est la plus efficace sur ce plan, suivie par la fibre de bois.
L'isolant, un hébergement douillet pour les rongeurs
Galeries et tassement
Les rongeurs, en creusant des galeries dans l'isolant, modifient la structure du matériau. Les isolants en vrac comme la ouate de cellulose ou la laine de verre sont particulièrement concernés, car leur faible densité facilite la formation de tunnels.
Les galeries créées réduisent l'efficacité de l'isolation en laissant passer l'air et en diminuant l'épaisseur isolante. Pour limiter ce phénomène, il est préférable d'utiliser des isolants denses et rigides comme la chènevotte ou la fibre de bois, moins propices au creusement.
Les excréments : un problème sanitaire
Les rongeurs laissent des excréments dans l'isolant, ce qui pose des risques sanitaires. Ces déjections peuvent contenir des agents pathogènes, et leur accumulation favorise les mauvaises odeurs et le développement de moisissures.
Les pires isolants face aux rongeurs
Les pires isolants sont ceux qui permettent aux rongeurs de creuser tranquillement des galeries.
La laine de verre est sans doute le pire isolant à cet égard : il est peu dense, souple, douillet … C'est trivial pour un rongeur d'y faire une galerie. La laine de roche est aussi très meuble.
On peut penser que les panneaux rigides de dérivés du pétrole, comme le polystyrène et le polyuréthane, seront immunisés aux attaques. En réalité, ils ne résistent pas aux assauts des rongeurs. Ces derniers auront plus de mal à y pénétrer que dans de la laine de verre, mais au final il y arriveront quand même.
Paradoxalement, comme nous le verrons, ce sont des isolants biosourcés qui ont le plus de succès pour lutter contre les rongeurs.
Les principes pour lutter contre les rongeurs
Les différents systèmes d'isolation peuvent combiner ces différentes méthodes.
La solution physique : empêcher l'accès
Le premier principe pour avoir une isolation anti-rongeurs est d'y empêcher l'accès des rongeurs. C'est le principe de la grille anti-rongeur, souvent mise à la base des isolations par l'extérieur. Il est aussi possible de poser de la laine d'acier dans les accès ou de boucher l'ouverture des tuiles.
Enfin, la troisième piste de solution consiste à choisir un isolant qui rendra difficile de creuser des galeries.
Les meilleures isolations anti-rongeurs
La fibre de bois et la chènevotte en vrac
La chènevotte en vrac est l'isolant le plus efficace contre les rongeurs. En effet, la chènevotte est la partie ligneuse (= similaire au bois) du chanvre hachée. Il en résulte des copeaux piquants et affutés : c'est l'équivalent d'un buisson de ronces pour nous. Vous pouvez le traverser, mais vous n'avez vraiment pas envie.
De plus, étant donné qu'il y a un certain poids et que les fibres n'ont rien pour tenir ensemble, les galeries ne tiennent pas.
La fibre de bois en vrac est comparable : l'effet répulsif est moindre (les aspérités sont moins piquantes), mais les galeries tiennent encore moins.
Avec ces isolants, vous ne devriez pas avoir de problème de rongeur, même sans traitement.
La ouate de cellulose traitée en vrac
La ouate de cellulose est en général mélangée à des sels de bore, mais ce n'est pas suffisant pour éloigner les rongeurs. De plus elle craint particulièrement leur passage (elle se tasse facilement) et permet la construction de galeries douillettes.
Par défaut, elle est donc sensible aux rongeurs.
La solution est de mélanger la ouate à un répulsif, le PPM N°1.
C'est une préparation à base d'huiles essentielles et de phéromones qui repousse durablement les rongeurs (il faut traiter tous les 5 ans). C'est très abordable : 1kg, qui permet de traiter 100m², coute moins de 90€.
Les blocs de chanvre
Cette fois, on va parler d'un isolant populaire pour les murs : le bloc de chanvre. Il s'agit d'un mélange de chaux et de chanvre déjà solidifié en briques. Les rongeurs ne peuvent évidemment pas y pénétrer.
Renforcer l'isolation avec des obstacles : laines d'acier et grilles
Enfin, outre l'isolant et son traitement, vous pouvez limiter les accès à votre isolation.
C'est une problématique assez simple pour l'isolation des murs par l'extérieur : il suffit d'installer une grille antirongeur à la base, comme nous l'avons mentionné plus haut.
Pour les combles, c'est plus difficile. Il faut combler l'espace entre les tuiles avec un obturateur "tilestop" et mettre de la laine d'acier entre la toiture et le haut du mur.
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